La championne de France Clarisse Agbegnenou est accusée d’avoir agressé une autre judoka avec ses amies parmi lesquelles figure Priscilla Gneto, médaillée olympique à Londres. La Fédération française de judo a saisi la commission de discipline pour éclaircir l’affaire alors que les championnats d’Europe doivent débuter dans une semaine à Budapest.
Après l’affaire des juniors, coupables d’avoir commis des larcins dans un magasin Mizuno en novembre 2012 à Tokyo, le judo français fait une nouvelle fois parler de lui en mal. L’information a été révélée par le journal L’Equipe dans son édition du 18 avril.
Vendredi 12 avril, une explication musclée commence entre Clarisse Agbegnenou, (20 ans, championne de France en titre des -63 kg et récente vainqueur des tournois de Paris et Düsseldorf), et Anne Fatoumata M’Bairo (19 ans, 3e des championnats de France en +78 kg) dans la chambre de cette dernière à l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (Insep).
Objet de la dispute : Anne Fatoumata aurait tenu, auprès d’un garçon, « des propos insultants au sujet de Clarisse et de quatre de ses copines », selon une source (anonyme) de L’Equipe. Peu de temps après, Clarisse revient dans la chambre de Anne Fatoumata, accompagnée des copines en question. Parmi elles figurent Fanny-Estelle Posvite (-70 kg) et Priscilla Gneto (-52 kg), médaillée de bronze aux Jeux olympiques de Londres. Très vite, le ton monte entre les deux athlètes qui se traitent mutuellement de « bouffonnes ». Clarisse Agbegnenou aurait alors déclenché les hostilités en se jetant sur Anne Fatoumata. Selon Jean-Claude Senaud, le directeur technique national, les deux athlètes se seraient juste « tiré les cheveux ». Une version réfutée par Mariama Signaté, internationale de handball et sœur d’Anne Fatoumata. « Il y a eu des coups de poing et pas que de la part d’Agbegnenou, les autres aussi l’ont frappé, m’a dit Anne », assure sa sœur à L’Equipe. Très en colère, celle-ci aurait rédigé un SMS menaçant pour avertir Clarisse Agbegnenou et ses amies, sélectionnées pour les championnats d’Europe à Budapest du 25 au 28 avril, que leur participation à cette compétition pourrait être fortement compromise. Pour Christian Chaumont, l’entraîneur de Levallois où est licenciée Priscilla Gneto, la version d’Anne Fatoumata est contradictoire avec celle que lui a livrée son élève. « Non seulement les quatre copines de Clarisse n’ont pas tapé M’Bairo, mais elles ont tout fait pour les séparer. Clarisse et Anne sont deux filles fortes au gabarit plus important, elles ont dû se mettre à plusieurs pour les séparer », assure le coach.
Suite à la révélation de l’affaire dans L’Equipe, la Fédération française de judo (FFJDA) a envoyé un communiqué aux journalistes pour les informer que son président, Jean-Luc Rougé, avait « immédiatement saisi la commission de discipline de la FFJDA. » « Cette dernière statuera sur cet incident dans les meilleurs délais après avoir rassemblé l’ensemble des éléments utiles au dossier et dans le respect des textes qui la régissent », poursuit le communiqué.
Tout le problème est de savoir maintenant quelle tournure va prendre cette « affaire » qui pourrait priver les protagonistes de leur sélection aux championnats d’Europe. Les judokas ont été entendus, lundi 15 avril, par le DTN Jean-Claude Senaud et la directrice du haut-niveau Martine Dupond, qui ont décidé d’interdire de tapis à l’Insep toutes les athlètes mêlées à cette affaire. En tout état de cause, une plainte a été déposée lundi par Maison-Alfort, le club d’Anne Fatoumata, à la demande de ses parents. L’athlète souffrirait, selon L’Equipe, « de douleurs à une épaule, de maux de tête et de nausées ». Quant à Clarisse Agbegnenou et Priscilla Gneto, directement mises en cause dans cette affaire, « elles sont dépitées », selon Martine Dupond.
Florent Bouteiller
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